Lola Reboud was born in 1982. She studied Fine Arts in Paris at École Nationale des Beaux-Arts Paris-Cergy then photography at the École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs and aesthetics at La Sorbonne. Lola’s artistic work exists at the crossroad between fiction and documentary, focusing on geography and people in equal measures. her work has been exhibited in France and abroad, including CentQuatre, Paris Photo, Galerie du jour Agnès b., Nooderlicht photo festival, Photaumnales, La Box gallery, Kyotographie Kg+, PhotoLux Festival, CCO Art Center-Osaka, institut français Collection Yvon Lambert(…). She also regularly produces commissioned work and she is teaching photography in Paris and abroad.
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Lola Reboud est née en 1982. Après l’obtention d’un D.N.A.P aux Beaux Arts de Cergy et d’un master en Esthétique à la Sorbonne, elle intègre l’école Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en Photographie. Elle complète sa formation à New York, au sein de l’agence Magnum Photo et y assiste les photographes Elliot Erwitt et Alec Soth. Puis elle assistera pendant une année l’artiste Yto Barrada, à Tanger. Le fil conducteur de sa démarche artistique est la relation que nous entretenons aux Climats et où la géographie y est aussi importante que les individus. Elle met aussi en place des collaborations avec des géographes, volcanologues, océanographes, et ce dialogue avec d’autres disciplines est mis en oeuvre sur différents supports: textiles, papiers peint (…) en fonction des projets. Dans les espaces d’expositions cela prend la forme d’installations in situ. Elle est notamment lauréate de la bourse pour la photographie documentaire du CNAP pour Les Climats II au Japon. Elle participe à l’expédition TARA méditerranée, à la commande photographique du CNAP la jeunesse en France, et est régulièrement invitée pour des résidences d’artistes. Son travail est exposé régulièrement en France et à l’étranger (CentQuatre, ParisPhoto, Galerie du jour Agnès b., Nooderlicht photofestival, Photaumnales, la Box-Bourges , Kyotographie, CCO Art Center- Osaka, musée Nicéphore Niépce, Institut Français, Festival Images Singulières, Fondation Yvon Lambert (…). Elle réalise aussi des commandes pour la presse et enseigne la photographie en école d’art.
Climats et milieux
“De dos, une jeune femme au sortir de son bain se reflète dans le cercle d’un objectif, ou d’une pupille, ou peut-être d’un monde, un orbis terrarum. Son reflet regarde cet orbe, qui se démultiplie en d’autres orbes, mais s’anamorphose parfois aussi en carrés. C’est au fond la même chose, hormis que cela dépend de l’angle : cela même que les Romains voyaient comme un cercle, orbis, la Chine ancienne l’a vu comme un carré, fang 方. Sous son angle à elle en effet, le Ciel était rond et la Terre carrée, tian yuan di fang 天圓地方. Ici, nous sommes au Japon, mais l’angle, c’est la photographe qui le détermine, semble-t-il, et il en ressort soit des cercles, soit des carrés. Sous son angle à elle, les îles sont rondes, et les volcans sont carrés. Certains, du moins. Ou peut-être est-ce l’inverse ? Sous l’angle d’un volcan, le monde ou la pupille d’une photographe deviendraient-ils carrés ? Ou ronds sous l’angle d’une île ?
Ces angularités, les Grecs les appelaient klimata, au singulier klima, qui nous a donné climat. Un klima (du verbe klinein, incliner), c’était une inclinaison ; en particulier l’inclinaison de la surface terrestre vers le pôle, d’où dépendait l’angle sous lequel on pouvait voir le soleil à midi. Hippocrate en a tiré l’idée que le climat déterminerait les caractéristiques humaines, façon de voir qui a eu longue descendance – cela que l’on appelle le déterminisme, pour lequel le climat déterminerait le caractère des peuples. Sous cet angle-là, et sous le klima de l’appareil, peut-être en effet que les îles ou les volcans font varier les pupilles, ou du moins les objectifs des photographes…
Le déterminisme a été réfuté par l’école française de géographie, celle de Vidal de la Blache, qui lui a substitué le possibilisme : sous un même climat, l’histoire a pu donner naissance à des genres de vie très différents. D’un même objet, diverses interprétations sont possibles, en effet. Alors, cette interprétation des climats par les sociétés humaines serait-elle arbitraire ? La chose est plus complexe, la relation plus ambivalente. Un philosophe japonais, Watsuji, l’a tirée plus au clair. Dans un livre intitulé Fûdo 風土, publié en 1935 (et qui a été traduit en français sous le titre Fûdo, le milieu humain), il a montré que l’existence humaine est structurée par l’ambivalence même de cette relation, dans laquelle l’être concret n’est pas séparable de son milieu.
Dans ce même livre, Watsuji montrait sous cet angle les liens qui attachent les Japonais à leurs îles, au climat et à tous les phénomènes naturels qui les caractérisent. Il allait même, poétiquement, jusqu’à comparer le caractère de ses compatriotes aux typhons qui visitent l’archipel régulièrement, mais toujours de manière imprévisible. Régularité mais imprévisibilité, à toute échelle, marquent la nature de cet archipel : que séismes, typhons, éruptions volcaniques ou pluies dévastatrices arriveront, c’est sûr, mais on ne sait jamais quand. Et les Japonais aussi, aux manières habituellement si douces et si polies, sont à l’improviste capables des pires violences…
Lola Reboud à son tour, au Japon, variant l’angle de son habituel appareil, s’enfonce dans des cratères et puis survole des îles, des baies industrielles, voire des typhons… À la japonaise, Nihon fû 日本風, prise dans le fûdo nippon, en somme. Et après tout, la jeune femme dans le miroir ne serait-elle pas née de ce klima-là ?”
Texte écrit à propos du livre Les Climats II (Japon) – Poursuite Editions
«Si l’on se devait de commencer par résumer les projets photographiques réalisés par Lola Reboud en en décrivant les intrigues et les nœuds narratifs, en esquissant les principaux personnages et leur évolution, le synopsis tiendrait naturellement en quelques lignes. Car au cœur de la démarche, et au cœur des images, il n’est qu’un sujet : la rencontre. La rencontre entre la photographe et des lieux, entre la photographe et les habitants de ces lieux ; la rencontre entre les habitants, entre voisins qu’il faut apprivoiser ; la rencontre amoureuses entre deux adolescents. En ce sens, il faut reconnaître qu’une description purement factuelle, synoptique, de l’œuvre de Lola Reboud ne pourrait rendre compte dans les nuances et les ambiguïtés, les malaises et les malentendus de ces rencontres, qui ne sont au fond rien d’autres que des dispositions du hasard. Il peut être heureux ou malheureux il est vrai, c’est en tout cas à partir de cela que nous sommes dus de composer pour espérer déjouer la fatalité de l’existence.»
Texte écrit pour l’exposition Août 30°, (pourvu qu’elle m’aime), 2012
“J’avais découvert le travail islandais de Lola Reboud lors du Prix de Levallois : on est toujours trop prompt à classifier les jeunes artistes dans une catégorie. Revoyant ses photographies deux ans plus tard (à l’Espace Dupon), après son séjour au Maroc, je suis frappé par le contraste entre ces deux volets, ces deux pays. Autant les photographies d’Islande présentées ici portent la marque d’une certaine distance, due tant à la lumière froide et aux peaux claires qu’à un point de vue, plus ou moins délibérément distant, de l’artiste face à son sujet, autant ses photographies tangéroises sont éclatantes : soleil méditerranéen, peaux mates, sensualité exacerbée d’autant plus qu’elle est discrète. Les deux corps nus de jeunes femmes islandaises, tous deux perdus dans la brume, l’une de sa douche et l’autre d’une source chaude, tout esthétiques qu’ils soient, n’émeuvent guère, les corps marocains, bikini ou djellaba, filles pudiques ou jeunes hommes fiers et provocants, sont porteurs d’une charge sexuelle forte : la tension circule entre les images, les regards se suivent, les corps sont prêts à se frôler.
Et ce ne sont pas que les corps : face aux paysages islandais monastiques, durs et inhospitaliers s’étale la sensuelle nature marocaine, et cet arbre est en lui-même un personnage, comme le Chêne de Flagey par Courbet : guère d’austérité possible dans cette luxuriance. C’est tout le talent de la photographe que d’avoir ainsi su passer d’un monde à l’autre, et trouver dans chacun la distance juste, respect un peu austère ici, proximité un peu complice là.”
“Des deux mondes” Publié sur le blog Lunettes Rouges – Amateur d’Art , 2012
Avec son livre, Les Climats II (Japon), publié aux éditions Poursuite (2017), Lola Reboud construit un véritable objet de méditation. La couverture d’une grande sobriété offre un astre argenté sur un fond gris-noir uni, une pupille céleste, l’objectif d’un microscope, oculus structurant l’ensemble de l’ouvrage. En seize images , seize propositions pouvant conduire au satori, Lola Reboud donne la sensation d’un pays ayant imaginé son déploiement entre permanence et évanescence, conscience du risque et accueil de la beauté ordinaire. La nature est ici souveraine, glacée, tempétueuse, sismique. L’unité des ordres paraît une évidence quand les fumeroles s’échappent de la montagne, que la mer est une puissance d’écume, et que l’œil du cyclone est un chignon de femme. Quand le tourbillon conduit l’existence, prendre de la hauteur est une pratique de mise à distance salutaire. Tôkyô vue du ciel acquiert le calme olympien d’une carte à puce. Les kamis s’amusent quand chacun craint le séisme qui vient, et qu’éclate en silence la fureur du volcan. Fini et infini sont au Japon des réalités expérimentées quotidiennement, où les apparitions ne se conçoivent que dans l’acceptation de leur peu de pouvoir. Dans L’Empire des signes (Skira, 1970), Roland Barthes écrit ainsi que « le satori (l’événement Zen) est un séisme plus ou moins fort (nullement solennel) qui fait vaciller la connaissance, le sujet : il opère un vide de parole. » Il y a chez Lola Reboud comme une érotique de la catastrophe, la capture sensuelle d’un flottement prenant la forme de la légèreté soufrée d’un rendez-vous d’importance, quoique inconnaissable à lui-même dans sa force d’éclatement et de mise en déroute des certitudes. La volupté des matières est le point de contact entre le visible et l’invisible. La violence prévisible est neutre, sans intention particulière. Elle doit nuire, c’est tout, et l’on peut l’honorer comme une énergie vitale précieuse, un labeur appliqué. Une tension se constitue entre le vide et le trop-plein, entre ce qui envahit l’espace et ce qui libère, entre ce qui désoriente et réordonne, entre le trou et le comblement. Les cadrages créant un champ de signifiance sont, pour reprendre la pensée barthésienne, des cernes hallucinatoires, ou le théâtre de hublots d’un paquebot faisant naufrage. Les Climats II (Japon) invente donc une carte de géographie intérieure, indiquant peut-être moins l’essence d’un pays singulier que l’universel d’un état mental. Fabien Ribery on L’Intervalle
en cours: Art residency @Villa Empain, Fondation Boghossian, Brussels, Be
Tara Océan, Corps Noirs , Absorption et Rayonnement, Institut Français hors les murs Dakar, Sénégal.
Appartement 107, Tournfluss, Brussels, Be
Living Rooms, Art center Hotel de gallifet, Aix en Provence, Fr
Climates II, Ibasho Gallery, Antwerp, Be
Abrakadabra voila les castors, Artorama Casa Georgina, Marseille,Fr
Natura Magistra #2, Galerie Jeune création, Romainville, Fr
The white marble of your eyes, Una Volta, Bastia with CMP, Bastia, Corse
There are no strangers, PhotoLux Festival in Lucca, Italy
Climates II (Japan), Polyptyque 2019 Marseille
Climate II (Japon), KG+ Photofestival @ Institut français de Kyoto, Japan
Photographers, artists, and the snap Cardigan, Fond de dotation Agnès b., Paris
Paysages Familiers, Archives Nationales Pierrefitte-Sur-Seine, Fr
Entre documents et fictions, French Institute Cambodia (IFC), PhnomPenh,Cambodia
Jeunes Générations, group show, Friche Belle de Mai, Marseille,Fr
PPP Photo Festival, Cambodia
Les Climats, Rencontres Photographiques du 10em, Paris
On aime l’art…!, Collection Yvon Lambert en Avignon – Fr TARA Expédition méditerranée, group show, galerie Agnès b, Marseille Jeunes générations, group show, CACP Villa Perochon-Niort and Images Singulières
CNAP! Group show ministère de la culture et de la communication, Paris L’oeil de l’expert, group show Musée Nicéphore Niepce, Châlon-sur-Saone Kyotographie Photo festival, Group show, Kyoto, Japan
Fondation Louis Vuitton – auction for le secours Populaire TARA Expéditions-Un voyage en méditerranée – Galerie du Jour, Agnès b. Paris
ArtOsaka, CCO, Oaska, Japan ARTORAMA, group show, Satellit event, Marseille Osaka Art Fair, Jeune Création, Osaka, Japan Kyotographie-KG+, Yamamoto Gallery, Kyoto, Japan Disorientation-1, Galerie du Jour, Agnès b., Marseille, France Cet objet vous va si bien, Group show, La Box, Bourges, France
30° in August ( would you love me? ), Evry, France Terra Cognita, Nooderlicht PhotoFestival, Groningen, The Netherlands De passage, group show, Photaumnales, Beauvais,France Les Climats, Galerie DUPON, Paris Les Climats I (Iceland) , Alliance Française of Reykjavik, Iceland Memento, group show, Galerie Area, Paris Never Ending Object, group show, Cité des Arts, Paris
PPP Photo Festival Off, Cambodia Galerie du jour – Agnès B. – group show, Paris Photo Grand Palais Cinémathèque de Tanger, Rencontres Internationales de la photographie, Arles HSBC prize 2011, shortlisted by Agnes Sire, for les Climats 1
Levallois Photography Award – Les climats I (Iceland) Jeune Création 2010, group show, CentQuatre, Paris Cabourg Project, group show, Cabourg, France FIIE, Festival International de l’Image environnementale, group show, Paris
Révélation 3, group show, Comptoir Général, Paris The Student as performers, Conservatoire National Supérieur d’Arts Dramatique, Paris
Galerie IN SITU, group show – Ensad, Paris
Art Residency @Villa Empain, Fondation Boghossian, Brussels, Be.
3 years PHD at ENSP– Arles and University of Aix-Marseille, Fr
French Institute (IFC) in Phnom Penh, Cambodia – Art Residency
PhotoLux, Lucca, Italy – Art Residency
La jeunesse en France – Grant – CNAP
CLEA – Art residency in Pierrefitte sur Seine, France ( 2 years residency )
TARA Expeditions Mediterannée, Art residency aboard the scientific sailingboat TARA
DRAC Idf – Grant CNAP – Grant for the documentary project Les Climats II (Japan).
Un été à Evry, Art residency in Evry Sur Seine
Cinémathèque de Tanger, Tangier, Marocco
Regular teacher@
EPSAA, Paris
EFET photographie, Paris
ECV Paris (2017-2021).
Paris College of Art, digital print teacher (2014 -2015).
Le BAL – la Fabrique du regard, Ecole des Beaux Arts-Aix-en-Provence, Cinémathèque de Tanger, Des clics et des classes, Fondation 93, Hasselblad gallery, Kyoto University of Art and Design, MacVal, MGI, Musée Nicéphore Niepce, The British School in Tokyo, Université Lille3.
(…)
MA in Photography, Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, ENSAD, Paris
MA in Aesthetics, Université la Sorbonne, Paris
DNAP, École Nationale Supérieure d’ Arts, ENSAPC, Paris-Cergy
Les Climats II (Japon), book published by Editions Poursuites, Jeunes Générations, book published by Le Bec en L’air, Les Carnets de la Création – France Culture (radio), Les Nouvelles Vagues -France Culture (radio), A/A, Air France Magazine, AfriqueInVisu, A/R, Catalogue Magazine, Code2.0, Elle, Grazia, Lunettes rouges, M-le Monde Mag, Monocle, OFFTheWall, PhotosNouvelles, Psychologies Magazine, Regards SHUTR, Standard, SNAAP, Télérama, Vanity fair, TL (…).
Agnès B, Arthothèque Evry, CNAP, Fondation Hermes, Musée Nicéphore Nièpce, Pierre Bergé, Ville de Levallois
Lola Reboud +33 619971328 contact@lolareboud.com
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